RUBRIQUES ACADIENNES

Numéro 1 : Le curé Chefdeville 

Paroisse Sainte-Anne de Yamachiche ainsi que paroisse de la Visitation de Pointe-du-Lac

     Ce curé a officié à Louiseville/Rivières-du-Loup quelques années; puis Yamachiche et Pointe-du-Lac de 1741 jusqu’à sa mort en 1778. Il était donc déjà présent lors de l’arrivée des premiers Acadiens ( vers, 1760, des réfugiés ayant échappés à la déportation ) sur le territoire de Louiseville, Maskinongé et Yamachiche. Il a accueilli certainement les Bastarache, Comeau, Doucet.

Selon, J.A. Pellerin, dans « Yamachiche et son histoire », page 35, Yamachiche a d’abord eu une chapelle en bois rond construite en 1711; puis en 1724, une église en pierres sise au Coteau du Canton, tout près de l’autoroute 40, à la sortie du Canton actuelle. Elle servit bien la population et son curé pendant 56 ans, mais elle fut incendiée, par la foudre, en 1780. On a alors décidé d’éloigner la future église des inondations printanières du lac Saint-Pierre : il fallait donc construire « plus haut » au village et une longue polémique a fait rage pour s’entendre sur son nouvel emplacement. Enfin, elle fut érigée tout près de la Petite-Rivière Yamachiche, à l’emplacement actuel.

     Yamachiche fut fondé au tout début de 1700. Combien d’habitants dans la paroisse de ce curé ? Ce sont les recensements qui répondent à cette question.  Lors du premier recensement après la Conquête des Anglais, vers 1763 selon J.A. Pellerin, il y avait 566 Yamachichois.

     Chefdeville était aussi présent, à l’été 1767, lors de l’arrivée du fort contingent d’Acadiens; c’étaient des familles ayant été déportées qui acceptèrent l’offre du gouverneur Murray de venir s’implanter dans la « province de Québec », une colonie anglaise catholique et francophone, ce qui leur plaisait beaucoup. Surtout, le droit de vivre dans la religion catholique. Selon l’historien André-Carl Vachon, ils étaient 22 familles acadiennes pour un total de 135 personnes. Lors de leur exil, ces malheureux vécurent sans pouvoir faire baptiser leur enfant par un prêtre catholique. Ainsi, les familles acadiennes ayant baptisé eux-mêmes leurs enfants ( ce qui était valable) s’empressaient de faire rebaptiser ceux-ci par le curé Chefdeville. Selon J.A.Pellerin, le dynamique curé s’empressa d’organiser des baptêmes communautaires qui ont débuté le 9 août 1767, de dimanche en dimanche, jusqu’au mois de novembre. Il est dit que c’étaient des « baptêmes sous condition » donc b.s.c. Une tâche énorme, surtout la consignation écrite des noms, prénoms et témoins/parrains multiples. On dit de lui « qu’il tenait les registres d’une façon très singulière »…

     Il est décédé à 64 ans, dans l’exercice de ses fonctions à Yamachiche.   

 

Rubrique numéro 2 : Pierre Pellerin

Pierre Pellerin, l’Acadien au destin sans pareil

Pierre Pellerin est né à Port-Royal, le chef-lieu de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse. C’était à la fin septembre 1716, le 29 précisément. Dans sa ville natale, il a vu les marées gigantesques dans le bassin (grande baie) situé juste en face des nombreux quais de sa petite ville. Tous les habitants des alentours, jusqu’à 20 kilomètres à la ronde, venaient à Port-Royal dans la seule église catholique qui les desservait : ils venaient pour les baptêmes; ou alors pour se marier ou pour des obsèques, permettant ainsi d’inscrire dans les registres ces dates importantes de leur chrétienté auprès de leur curé qu’ils respectaient comme représentant de Dieu. En 1710, Port-Royal est devenu Annapolis Royal puisque les Anglais avaient conquis la ville par un siège infernal, terminé le 13 octobre 1710. En passant, c’est lors de cette bataille que le père de Daniel Garceau, un soldat acadien, est mort. ( Daniel Garceau est le personnage central de la troisième partie de mon roman ).  

Pierre a vécu dans le secteur dit « le marais des Pellerin » juste à côté du « marais des Landry ». Si vous visitez Annapolis, il subsiste encore en cet endroit, juste à l’entrée de la ville, un marais et parc municipal bien préservé : son nom est French Basin Park and trail.  Pierre a épousé Anne Girouard en février 1745, il avait donc 29 ans; ils ont vécu dans Annapolis Royal jusqu’à leur déportation. Ils vivaient donc sous la domination des Anglais dont la garnison se trouvait dans le Fort Anne.

Ce fort est toujours visitable, de nos jours. Selon les écrits d’André-Carl Vachon, les habitants de Port-Royal ont été déporté, toujours par bateaux,  au début de décembre 1755, donc au moins 4 mois plus tard que les Acadiens des environs de Grand-Pré. Autre recoupement avec mon roman : l’épouse de Pierre, Anne Girouard était la cousine d’Anselme Bastarache par sa mère qui s’appelait Anne Bastarache.

Il semble que la famille de Pierre et Anne ait été déporté au Massachussetts, dans la ville de Pembroke. Dans mes diverses recherches, j’ai trouvé un événement qui les concerne : en 1765, donc 10 ans après leur déportation, Pierre n’aurait pu payer son loyer, il fut mis en prison pour 40 jours. Dans un livre américain sur l’histoire de la ville de Pembroke, on raconte les événements et la lettre que Pierre a écrite, en anglais évidemment. Voici la lettre :

PLYMOUTH GOAL, APRIL 13, 1765

So many suffered miserably during the deportation...such was the story of Pierre Pellerin, son of Jean Baptiste & Marie Martin, who were exiled from Acadie along with his wife, Anne (Girouard) and their seven children. They found themselves in Pembroke, Massachusetts where he and his wife became ill and found themselves in a state of poverty & debt. They were renting a house from Mr. Isaac Keene of Pembroke, but soon found they could not pay their rent. Mr. Keene had Pierre put in jail in Plymouth for 40 days. On April 13, 1765, Pierre appealed for relief. The following letter was received by Governor Francis Bernard.

" Your poor petitioner is greatly distressed by reason of a law just brought by Mr. Isaac Keene against me for rent. I have seven children, five of them small and it's with great difficulty I can with mine and my wife's industry, get clothes to keep me and mine from suffering with cold, and victuals to prevent their perishing with hunger, and can't possibly pay for house rent, but so it is Mr. Keene has taken out his execution and last Tuesday to add to all my distresses and poor fortunes the officer committed me to the goal in Plymouth, where I remain close confined to this day," note spelling:"It's verey distressing after getting through a cold winter to be shut up in a dark goal and fear they suffer greatly. May it please your Excellency, the creditor is notified in order to my taken the benefits of the law. I pray that it may be done, possibly if your Exe. Honours would send to ye Selectmen of Pembroke they would pay the house rent which is but #2,8 and #2,21,5 which I am utterly unable to pay, and if I must lye here fourty days, I shall lose all my opportunity of the spring tyling for my poor family relief as well as my other labor and planying. Pray consider my distress case.

                                                his      Peter+Pelerine     Mark

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Toujours dans ce document, on apprend que la société historique de Pembroke a trouvé, près du lieu possible d’habitation des Pellerin, un puits qu’ils ont décidé de préserver. Voici la suite des écrits :

PIERRE'S RELEASE FROM JAIL:

Pierre's rent was paid and he was released to go back to his family. The then Selectmen in 1765 were Ichabod Bonney and John Turner. The Pellerin family settled on an old farm located on a rough road not far from the ruins of a colonial saw mill. Today, nothing remains of the Pellerin house except a well a short distance away. This well of fine cut stone rises just a few inches from the ground, 18 inches in diameter and 10 to 12 feet deep. Even now the water remains clear as it did back in 1756 when Peter first tasted the refreshing water. There is no proof that Peter built this well, but tradition has named it "Peter's Well" down thru the generations.

The well was lost for awhile, only to be re-discovered by wood choppers, lost again, then found by developers. The man-built supply known to residents of Pembroke as "Peter's Well" will be preserved by the Pembroke Historical Society who have on April 26, 1977 purchased the land for preservation.

SOURCE: Pembroke Historical Society, Pembroke, Massachusetts

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 Cette histoire de puits m’a inspiré dans mon roman : on se rappelle que Pierre Pellerin et son beau-frère vont bâtir, sur le terrain de ce dernier, un puits qui, à Yamachiche, a existé réellement. Lot 1116. C’était le « puits des Cayens ». Le puits était situé dans le rang Grande-Cadie, chez Clovis Héroux; il fut enterré lors du redressement de la route vers les années 1970. Selon moi, il serait facilement retrouvable, car je crois que l’on a enlevé la margelle, mais tout simplement remplit de terre le puits. Il n’y aurait qu’à creuser… Où est ma pelle, je suis partante ?

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Parmi mes recherches, j’ai trouvé des extraits qui confirment que les Pellerin habitaient des terres situées à Port-Royal. Étienne, un des ancêtres de Pierre possédait l’île aux cochons; cette île n’existe plus, car on a remblayé et c’est devenue une presqu’île qui relie Annapolis Royal à la rive nord de la rivière Annapolis.  Actuellement, on peut visiter un barrage hydraulique sur cette presqu’île, appelé « Tidal Power plant » : il s’agit d’un barrage hydraulique que produit de l’électricité par la venue et retour des grandes marées de la baie de Fundy qui actionnent les turbines. J’y suis allée, voici la photo des eaux qui sortent en force de la centrale électrique :

Ci-dessous, l’emplacement de la presqu’île et de la Tidal Power Plant :

 

Voici un extrait d’un texte de Monsieur Marcel Pellerin qui a monté la généalogie des premiers ancêtres Pellerin et qui nous parle de l’Île aux cochons :

« Suivent alors, chez Rameau, deux mémoires datés de 1702 et 1703 sur la fameuse Ile aux Cochons de Port-Royal.

"Le Gouverneur de l'Acadie, Jacques de Brouillan ayant jeté les yeux sur l'île aux Cochons, distante du Fort (Port-Royal) d'un bon quart de lieue, fit proposer à l'habitant à qui elle était - soit Etienne Pellerin, frère de François ci-dessus mentionné - de lui vendre... pour le prix de 500 livres".

 

"Mais Etienne Pellerin déclara qu'il ne vendrait que ce qu'il avait acquis du sieur (Jacob) Bourgeois - c'est à dire tout ce que la marée ne baigne pas - (mais) sa femme ne voulut pas... Après un certain temps on fit sommer cette femme a ratifier, puis on insista auprès de son mari et des grands garçons qu'elle a et qui la déterminèrent a consentir (à cette vente partielle)."   https://www.cafe.rapidus.net/claberge/berc/Pellerin/Pellerin_htm

 

Notons, en passant, que la somme de 500 livres "représentait alors 3 à 4,000 francs de monnaie (française, au siècle dernier)" et qu'elle ne paraît pas avoir été "un prix déraisonnable" pour l'époque. Mais, en acquérant l'Ile-aux-Cochons, Etienne avait cultivé "avec soin et profit (cette) nouvelle terre; et comme il était marié depuis huit ou neuf ans, il avait sans doute (à par cela) une tenue censive à lui propre sur laquelle était sa maison; il avait (donc) acheté l'île avec les profits provenant de ses récoltes. Il possédait (à ce moment-là ) huit bêtes à cornes et douze moutons: ce qui indique (pour cette époque) une situation au- dessus de la moyenne.

 

Enfin, en cherchant dans les « Registres de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, Annapolis Royal », Nova Scotia Archives, il est toujours impossible de retrouver la date de sépulture de Pierre Pellerin qui serait retourné, tout fin seul, vivre et mourir en sa chère Acadie. Mon intuition : quelques années avant de quitter Yamachiche, il avait demandé à son fils Anselme Pellerin d’ajouter « Deschalins » à son nom de famille lors de ses signatures à l’église, par exemple. Cette marotte en était-elle vraiment une ? Je crois que, pour lui, ce changement d’identité allait lui permettre de passer incognito lors de son retour en son Acadie natale.

 

Voilà ! Si vous avez lu ces 5 pages de notes diverses, vous pouvez considérer que vous êtes un lecteur très intéressé par l’Histoire.

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En complément, voici la liste des membres de la famille Pellerin lorsqu’ils sont arrivés au quai de Québec, en été 1767. C’est dans le livre d’André-Carl Vachon « Les Acadiens déportés qui acceptèrent l’offre de Murray » aux Éditions de La Grande Marée. Je me suis servie de cette liste pour connaître la femme et les enfants de Pierre Pellerin.

 

Rubrique numéro 3 : Joseph Comeau, le meunier de Pointe-du-Lac

 

Joseph Comeau, le meunier du moulin de Pointe-du-lac

Par les sites de généalogies j’apprends que Joseph Comeau est né vers 1738, à Chipoudie, en Acadie. Il a épousé, en première noce, Isabelle Lord, à Québec le 12 février 1759. Ce qui nous indique qu’ils se trouvaient déjà dans la région, 4 ans après les déportations. Et par le fait même, on conclut qu’ils ont sûrement échappés à la déportation en bateau vers les colonies de Nouvelle-Angleterre. Donc sa naissance à Chipoudie ou Chipoudy qui n’existe plus. Je vais placer une carte ci-dessous (la no.2 )  pour vous situer l’endroit. Juste dire que plusieurs enfants des familles pionnières Comeau ont quitté la région de Port-Royal et les rives de la rivière Dauphin dans les premières décennies des années 1700 afin de se trouver des terres pour fonder famille. En allant à Chipoudie, par exemple.

Dans  le magazine web « Histoire-généalogie » du 1ier février 2006, il est écrit que le premier « Commeau », Pierre,  a été recensé, dans la région de Port-Royal, en 1671 !!! En 1671 !! Il était tonnelier.

La carte ci-dessous vous indique l’emplacement des Acadiens dans les années 1704. Notez que les  Comeau, ils sont plusieurs, habitent sur la rive sud. En face les Lord, sur la rive nord ! Le père de notre très chère Marie-Madeleine Comeau est repéré : c’est Alexandre Comeau.

Voici une carte pour montrer où se trouvait Chipoudie. Je vous rappelle qu’entre le Nouveau-Brunswick et la presqu’île de la Nouvelle-Écosse, il y a un isthme qui est une bande de terre entre deux mers. L’Isthme de Chignectou sépare l’océan Atlantique et la baie de Fundy : on comprend l’importance capitale de cette étroite bande de terre, avec une rivière au centre (!!) qui permettait un déplacement rapide vers l’île du Prince-Édouard, par exemple. C’est ce raccourci qui a certainement permis à plusieurs habitants de la région de Beaubassin d’échapper aux Anglais, mais pas tous. Chipoudie se situe à gauche de cet isthme, mais sur la baie de Fundy.

Un agrandissement du village des Comeau, en 1750. Remarquez à gauche Jean Comeau, plus à droite Maurice Comeau, son cousin. Quand vous voyez des petites stries au pourtour des rives, ce sont les digues pour assécher les terres. S’il y a un point, c’est l’emplacement exact de l’habitant. Les Acadiens cultivaient les prés et marécages asséchés, mais habitaient sur la terre ferme.

Préparez-vous, la famille Comeau aurait régalé les amateurs de « défrichage de lignées  ». Lors de son mariage à Québec, Joseph Comeau avait 21 ans en février 1759 et Isabelle avait 18 ans. En suivant les liens de ses ascendants, je vois qu’on ignore tout du décès de son père jean-Baptiste ( en exil peut-être ? ) Sa mère, Marguerite-Brigitte Savoie, avait fait un deuxième mariage avec le cousin de son défunt mari, Maurice Comeau. Ils s’étaient mariés à Port-Lajoie en l’Ile Saint-Jean ( IPE actuelle ) En quelle année ? Le 23 août 1956 ! Donc pendant qu’ils étaient tous réfugiés dans cette île et alors non-déportés. Par après, Maurice Comeau est nommé « beau-père » de Joseph. Malheureusement, la mère de Joseph Comeau est décédée en décembre 1758, certainement de la picotte dont le pic de décès se situe entre l’automne 1757 et janvier 1758. (On se souvient que les parents d’Anselme Bastarache et de sa femme Marguerite, donc les 4 vieux parents étaient tous décédées dans cette tranche de date, tous de la picotte.

Quand Isabelle Lord et Joseph Comeau sont-ils arrivés à Pointe-du-Lac ?  Selon le PRDH-IGD, Joseph et Isabelle ont fait baptiser une fille, Marie-Louise, le 8 décembre 1763. Dans mes recherches, j’ai trouvé qu’Anselme Bastarache échange une terre avec Joseph en août 1764. Autrement, je vous invite à regarder le tableau des meuniers, photographié au moulin de Pointe-du-lac. Oui, je sais, il n’y a aucune date pour le règne de Joseph Comeau. Par contre, le meunier avant, soit Maurice Déry, selon mes recherches généalogiques, est décédé le 9 mars 1760. On peut estimer que Joseph a été meunier approximativement entre 1760 et 1789 où commence le règne du prochain meunier. En fait, Joseph a épousé à 52 ans, en deuxième noce, le 8 novembre 1790, une Amable Montour qui doit être parente avec Nicholas Montour le proprio du moulin de 1795-1808.

Selon J.- Alide Pellerin dans « Yamachiche et son histoire », page 146, il est dit que Joseph a été accueilli par le curé Chefdeville vers 1760 et qu’il s’est établi dans le fief Gatineau au lot numéro 792 du rang de l’Acadie de la Pointe-du-Lac. Je place, ci-dessous, une carte que j’ai consultée chez l’historien local M, Desaulniers. Moi, je n’ai pas trouvé le lot 792; car les écritures sont bien petites. Quelqu’un aurait-il de meilleurs yeux pour éclaircir le mystère pour nous ?

Par contre, je peux repérer où se trouve le moulin seigneurial. D’abord, grossissez votre carte. Regardez sous les mots POINTE-DU-LAC, repérez la rivière Saint-Charles, puis en dessous, le canal qui apportait l’eau au moulin. À la croisée des deux, le moulin se trouvait là.

Vous aimez les cartes anciennes ? On continue. Repérez en dessous de l’emplacement du moulin LE RANG DU GRAND CHEMIN, c’est le chemin du roy. La longue ligne continue, un peu au-dessus, c’est le chemin de fer qui s’est arrêté au village pour la première fois en fin février 1878. Tout à gauche de la carte, vous voyez la Concession de la rivière aux Glaises; le petit cours d’eau qui existe toujours. Vous trouverez la rivière juste à droite du mot RANG ( dans rang de l’Acadie).