F.A.Q. Foire aux questions

Comment a commencé ton aventure dans l'écriture ?

À un moment charnière de ma vie, le goût du changement a déclenché une réflexion sur mes passions ainsi que mes acquis. Mes passions donc : la lecture et le besoin d'apprendre. Mes acquis : mes études en science. J'en conclue alors que la rédaction d'articles scientifiques et la vulgarisation surtout seraient une voie intéressante et j'ai entrepris une formation de rédactrice. Qui m'amena, par curiosité, à écrire de courts textes de fiction et, bien plus tard, à commencer un roman. Puis un autre et un autre.   

Comment est née l'idée du premier roman, « Vickie et le dépanneur Jolicoeur » ?

Avant de me lancer, j'avais beaucoup lu et appris l'importance d'avoir un thème qui nous « parle », qui nous intrigue, que l'on veut explorer. Moi, c'était le deuil d'un conjoint ardemment aimé. J'avais beaucoup de questions et une question dominait : comment survivre, comment retrouver la joie de vivre, le goût d'avoir un autre amoureux, quand on a perdu son compagnon de vie ?  Ainsi est né le personnage de Vickie, une veuve, qui formait un couple bien assorti et très amoureux avec son François.

Pourquoi avoir choisi « La Joie de Vivre » comme thème récurrent ?

Je voulais explorer cette joie de vivre qui peut fluctuer avec les épreuves de la vie. Tome 1, Vickie connait le deuil qui, pour un moment, fait perdre cette joie de vivre; tome 2, Marijo vit l'épreuve d'une longue dépression; tome 3, dans une dernière épopée, tous les personnages surmontent des obstacles jusqu'à la joyeuse finale.

Dans le tome 1, pourquoi avoir situé l'histoire à Joliette, particulièrement dans un dépanneur ?

Dans mes écrits, j'aime beaucoup faire sentir le territoire et que les histoires soient ancrées dans des lieux précis. Je préfère lire des romans où le personnage n'est pas uniquement dans sa tête. J'aime que les personnages soient en action TOUT EN ayant des réflexions. Pour moi, c'est comme dans la vraie vie. Joliette me permettait de magnifier ma ville et aussi de tenter de refléter l'âme de la région lanaudoise (que je soupçonnais d'être unique). D'ailleurs, plusieurs lecteurs ont aimé marcher et redécouvrir Joliette, sa rivières l'Assomption et ses parcs. Maintenant, pourquoi Vickie proprio d'un dépanneur ? Pensez-y, un commerce de quartier permet à Vickie d'interagir avec beaucoup d'autres personnages, j'aime une histoire où ça bouge et, bien important, qu'il y ait de l'humour, ce qui reflète mon tempérament personnel. Rire, s'amuser, avoir de bons moments pour Vickie malgré sa grande tristesse au début du roman.

Comment s'est structurée l'histoire autour de Vickie qui doit surmonter son conflit intérieur de veuve inconsolable ?

En racontant la vie quotidienne de Vickie dans son dépanneur, on rencontre ses clients, ses amis et ses proches qui vont l'aider à « réussir » son deuil, soit franchir toutes les étapes jusqu'à devenir sereine, moins bloquée dans son passé et lui permettre d'entrevoir un avenir intéressant. Et aussi, un peu pour mettre du piquant ou pour permettre des « retours en arrière » : son François vient nous parler dans le roman. Il vit ailleurs, dit-il, mais il veut aider Vickie à passer à autre chose. Il raconte aussi des anecdotes du couple, on l'aime, c'était un bon compagnon de vie.

Dans le premier tirage, on parlait du dernier regard, à quoi cela réfère-t-il ?

C'est le dernier regard que Vickie a échangé avec François avant sa mort. Cela s'est mal passé, Vickie en a gardé un immense regret. C'est une image bien négative et qui l'empêche de « laisse partir ailleurs » son cher François. Je ne révèle pas tout de suite cette image. C'est un petit suspens. 

Est-ce que le roman parle uniquement de Vickie et ses réflexions sur le deuil ?

Mais non. C'est une histoire pleine de mini rebondissements, de drôleries avec le dépanneur, plein de joie de vivre à travers l'œil des autres personnages. J'ai aussi exploré le thème de la famille : en faisant vivre avec elle ses deux adolescents; en faisant intervenir sa belle-mère qui est drôles en passant, ses beaux-frères vraiment serviables, sa cousine Véronique. Secondo, l'importance de l'amitié et de l'entraide : les amis qui nous entourent, nous protègent, nous confrontent aussi et nous aident à changer. Vickie reste dynamique malgré sa tristesse intérieure : elle a un projet qu'elle mijote depuis longtemps, je l'ai appelé Le Grand Rêve.

Qu'y-a-t-il d'autres d'intéressants dans ce premier roman de la trilogie ?

J'ai donné un talent particulier à Vickie : celui d'aimer écrire ses rêves et savoir les interpréter. Suite à quelques ateliers avec la spécialiste Nicole Gratton, j'ai appris à analyser ces images qui seraient messagères de la nuit. Dans le roman, il y a cinq rêves qui font « avancer » Vickie dans sa réflexion; surtout le dernier rêve. J'ai introduit un petit côté ésotérique ou un peu « tiré par les cheveux » : tout au long du récit, il y a un merle qui vient visiter la famille de Vickie; c'est un merle important. De plus, vers la fin du roman, j'ai inventé, pour Vickie, un rituel pour finaliser son deuil. J'aime beaucoup ce rituel, je l'ai longtemps cherché, puis un matin, après plusieurs mois d'écriture, il s'est présenté à moi. C'était un grand moment de joie pour la romancière en devenir.

Comment est née l'idée d'écrire une trilogie ?

Pendant la rédaction du premier roman, j'ai compris que tout deuil nous fait perdre la joie de vivre, pour un moment plus ou moins long, selon chacun. Donc la perte de la joie de vivre. Ce qui m'a amené à un autre facteur invalidant : la dépression, le mal de vivre, le vague à l'âme. Je trouvais là le thème du deuxième roman et le titre coiffant ma trilogie « La Joie de vivre ». De plus, souhaitant toujours explorer le territoire lanaudois, j'allais situer l'histoire dans une autre ville de ma région, soit Lavaltrie. Ce qui allait me permettre de magnifier Lanaudière et approfondir cette joie de vivre à travers les lanaudois.

Quel est l'histoire du deuxième tome « Deux voisines de cœur »?

Voici la première phrase : « Rien n'est plus beau que l'instant présent ». Les deux personnages principaux, Marijo et Léonie, sont trentenaires, célibataires et voisines de palier. La première a traversé le désert glacial de la dépression et reste un peu fragile; l'autre a meilleur moral, mais elle désespère de sa
vie désorganisée. Pour briser leur solitude forcée, elles se croisent, s'entraident et se confient leur histoire de cœur devenant des voisines de cœur
comme des frères de sang. Au début, on ignore le déclencheur de la dépression de Marijo, c'est loin d'être banal, ça reste un suspens. Au fil du temps, les deux trentenaires vivront plusieurs évènements exceptionnels qui bousculeront ce statu quo. Enfin, Vickie interviendra dans le destin de Marijo et changera le cours de l'histoire. D'ailleurs, on découvrira le nouveau destin de Vickie qui a rapport au Grand Rêve.

Pourquoi avoir choisi Lavaltrie ?

C'est à Lavaltrie qu'est située la légende de la chasse-galerie, une célèbre légende québécoise; en parcourant moi-même ce village sur les rives du Saint-Laurent, j'ai voulu faire sentir un peu d'inexplicable, de merveilleux. Marijo vit dans l'impasse de l'Espérance, reflet de sa vie. Aussi, le hasard fait souvent bien les choses dans cette histoire : exemples, un objet d'art acheté et un bijou rapporté du Yucatan viendront éclaircir quelques mystères.   

Marijo est-elle en dépression, car sinon c'est sombre comme histoire ?

Non, elle en est revenue, mais pas complètement. Elle est dans l'entre-deux : au début, on sent qu'elle pourrait basculer en arrière. Pour vraiment guérir, il lui faudra s'arrêter et réfléchir vraiment, agir pour trouver des réponses, cesser le déni. On devine qu'être bien entourée favorisera sa santé mentale. Vickie, l'héroïne du tome 1, lui tendra la main pour créer une nouvelle opportunité.

Y a-t-il encore de l'humour ?

Mais oui. D'abord, les célibataires déçues habitent l'impasse de l'Espérance ! Puis, dans son appart, Marijo épingle des phrases inspirées qui, parfois, lui font des clins d'œil...  lors des jours sombres. L'entourage de Léonie, frère et marraine ainsi que son nouveau copain vous feront sourire. Sans
oublier l'escapade de Marijo, à l'île d'Orléans, avec sa grand-mère Dodo qui en est originaire. Celle-ci « mélange  ses souvenirs », mais reste attendrissante. Finalement, des cartes à jouer, trouvées au hasard du temps, viendront comiquement commenter les événements. Vous devriez aimer le couple des Prévost, de joyeux lurons, les voisins d'en face qui deviennent témoins des évènements et qui badinent, chaque soir, dans leur
balançoire.

Quoi d'autres dans ce deuxième opus ?

Comme le premier tome, il y a des leviers/objets importants dans le récit : un billet gagnant, le courriel montichat444 qui est incognito, la maison sur Terrasse Gravel, une statuette en verre. Léonie vivra de grands bouleversements dans la recherche de sa mère biologique. Fini la nonchalance, elle va trouver sa voie. Autrement, un certain Renaud fera une différence pour Marijo; il est le fils de Rachel, une autre cousine de Vickie. Ainsi, Vickie et ses cousines Véronique et Rachel sont introduites : elles seront les trois principaux personnages du tome 3.

Et maintenant, comment présenter le tome 3 « Les trois cousines Brind'Amour » ?

C'était le colossal défi. Rassembler tous les personnages créés. J'avoue que rendu à ce stade, ces personnages existaient pratiquement pour le vrai, dans ma tête. Je les voyais, les entendais se parler entre eux. Ils vivaient ! Par contre, j'ai choisi de me concentrer sur les trois cousines. Véronique et Rachel sont des sœurs et Vickie est leur cousine. Je prévoyais aussi suivre Marijo et Léonie dans leur existence recrée. Il fallait aussi réunir les cousines dans un projet commun.

Alors, quelles péripéties allaient-ils vivre ?

D'abord, pour poursuivre l'exploration de Lanaudière, j'ai décidé que Rachel habiterait un rang agricole de l'Épiphanie, ce qui m'a amené à un de leurs défis communs : les cousines (cinquantenaires et soixantenaires) vont manifester contre la disparition des terres agricoles. Je trouvais le sujet bien actuel; le « dézonage » agricole pour des projets résidentiels rétrécit les surfaces à cultiver. Ensuite, Rachel est peintre et souhaiterait présenter une exposition, mais personne ne répond à son appel. C'est la cousine Adélia, une franco-américaine « pas barrée à quarante » qui organisera un vernissage... à Lowell au Massachussetts. Tout un petit monde gravite autour de cette famille, les grands enfants dont Renaud, les petits-enfants, un jeune voisin agriculteur habité par les chansons folkloriques, le dégourdi fils d'Adélia un adepte des réseaux sociaux, en visite dans Lanaudière.

Donc beaucoup de péripéties ?

Beaucoup. Je n'oublie pas que mes lecteurs m'ont exprimé leur préférence pour des histoires amusantes. Ce tome final est un hymne à la famille, au bonheur simple. Au plaisir d'être en couple et heureux à deux. À Lavaltrie, un bistro mexicain ouvrira, il deviendra un lieu de rencontre entre les personnages. Le lecteur voyagera de Joliette à Lavaltrie à l'Épiphanie comme un triangle d'influence. Sans oublier le séjour à Lowell ! C'est une promesse : vous ne vous ennuierez pas une seule  minute.

Est-ce qu'il y a un genre de bilan ou conclusion à la fin de la grande saga ?

Au fond, la réflexion principale c'est de bénir notre chance de vivre. Particulièrement, si nos difficultés sont minimes, il devient primordial de cultiver la joie de vivre.

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VOICI QUELQUES QUESTIONS PLUS GÉNÉRALES SUR MON TRAVAIL DE ROMANCIÈRE

1.       Où trouves-tu tes idées pour faire avancer ton histoire, faire agir tes personnages ?

J'utilise toujours un cahier de notes quand je commence un roman. C'est là que j'écris mes réflexions et idées, au fur et à mesure que l'histoire avance. Par exemple, si je décide qu'une scène se déroulera à l'étang de Sainte-Marcelline, je vais visiter l'endroit, je prends des photos et j'écris des notes comme le nom des rues. Plus je me plonge dans mon histoire, par exemple, plus je me plonge dans le lieu du dépanneur, plus cela devient tangible et vrai pour moi : alors plus j'ai de nouvelles idées qui viennent spontanément. Même les noms et prénoms me viennent en observant, je les note : à Joliette, j'ai décidé que ce serait la famille Jolicoeur parce qu'il y a le célèbre nettoyeur Jolicoeur et cela m'inspirait.

2.       Quand écris-tu, la nuit comme Balzac, par bourrée quand cela vient ou autrement ?

 J'écris les jours où je suis dans la solitude, conjoint au travail, pas de visite ni téléphone. J'essaie de prendre congé le week-end et durant les semaines de vacances. Juillet et aout, sont souvent des mois de repos d'écriture, mais je poursuis mon marketing, j'assiste à des évènements littéraires. Souvent, je « pèse sur le gaz » pour écrire durant les mois d'hiver.

3.       Quand tu commences, as-tu un plan du roman ?

J'ai un plan flou, non détaillé. Incroyablement, je dirais que je me fais confiance : j'ai tout en moi et ça sort au fur et à mesure. Je sais où je m'en vais, je connais la fin, mais j'ignore TOUS les chemins ou actions que feront mes personnages. Plus l'histoire avance, plus j'apprends sur mon thème;
sinon, je ne suis pas intéressée à écrire une histoire plate et facile à lire. Souvent, vers le milieu du roman, le plan se précise, je le note dans le fameux cahier. J'ai une phrase qui me guide : « J'avance dans le brouillard avec confiance ».

4.       Comment as-tu appris à écrire ?

 J'ai suivi toutes sortes d'ateliers. Sur le dialogue, sur l'écriture de nouvelles, sur les différentes sortes de narrateurs, une sur le roman historique. Tout cela échelonné sur plusieurs années. Lire beaucoup développe aussi une certaine expertise.

5.       Lors des premiers jets, as-tu des conseillers/lecteurs pour te faire des commentaires ?

Non, je poursuis ma ligne de pensée, j'essaie de tout revoir par moi-même, j'avance en spirale; j'avance, je reviens en
arrière, j'avance encore un peu. J'ai une amie auteure qui est ma principale conseillère. 

6.       Comment as-tu trouvé un éditeur ?

 Je dirais que c'est du bouche à oreille : en assistant à diverses activités littéraires, en rencontrant d'autres auteurs, en fréquentant les salons du livre, on apprend à connaître divers éditeurs. Après analyse, on en choisit quelques-uns à qui envoyer le manuscrit.