Rubrique no 9

L’HISTOIRE CONNUE MAIS LACUNAIRE DU NAVIRE PEMBROKE 

Le seul navire de déportation qui a été détourné par les Acadiens, on parle ici de mutinerie

Pour bien vous remettre dans le contexte, rappelons que les bateaux de déportation étaient des bateaux de transport de marchandises ou de bétails. Le gouverneur de l’Acadie/Nouvelle-Écosse semble avoir contacté les divers propriétaires marchands de bateaux de Nouvelle-Angleterre (davantage ceux du Massashussett, de toute évidence) pour louer ou emprunter leur flotte de bateaux pour déporter les Acadiens. Or, c’est vers la mi-automne que les bateaux se voyaient arrêter de traverser l’océan Atlantique pour transporter les denrées vers l’Europe, car les froids hivernaux et la prise de glace arrêtait le trafic maritime. N’oublions pas que les bateaux, dans ce temps-là, n’avançaient qu’avec les souffles du vent dans les voilures. Pas de bateau à vapeur ou à moteur. Ainsi, les bateaux devenaient disponibles dès l’arrêt des transports transocéaniques. Voilà pourquoi les déportations ne commencèrent qu’à la mi-automne : les premiers embarquements se firent le 13 octobre 1755 dans le secteur de Grand-Pré qui se trouve au cœur de la baie de Fundy (baie française).Visualisons une carte qui nous indiquent l’emplacement de Grand-Pré par rapport aux des diverses colonies britanniques de la Nouvelle-Angleterre.             Vous pouvez poursuivre votre lecture sur le lien ci-dessous  : en faisant CTRL Clic

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Rubrique no.10

LE PETIT TANNANT

Rubrique No.10 Joseph Landry

Surnommé « Le Petit Tannant » dans mon roman

 

Pour bien enrichir cette rubrique, je vais citer souvent les travaux de recherche de M. Claude Ferland, un historien, passionné du patrimoine et auteur de « Cadiens et voyageurs : un parcours singulier au Pays d’en-Haut », aux Éditions GID. Je rappelle que Cadien est un diminutif ancien pour désigner les Acadiens; aussi, quand l’historien parle des voyageurs du Nord-Ouest, il veut dire ceux qui se sont embarqués, par contrat, avec des compagnies de traite de la fourrure, pour aller voyager sur les voies maritimes, loin vers l’Ouest. Les Pays d’en-Haut sont situés disons dans le grand territoire au nord des Grands Lacs de l’Ontario actuel et probablement plus loin encore. Les jeunes gens Acadiens, braves et intrépides, ont été nombreux à s’engager dans ces longues expéditions, car leurs pères purent obtenir des concessions de terre, mais souvent rien pour leurs fils. Mr. Ferland appelle parfois les voyageurs « des gens de canot ».  Dans mon roman, le jeune Landry, avait 7 ans au début, mais je connaissais déjà son avenir de voyageur de la traite des fourrures, c’est pourquoi je lui ai donné un caractère d’intrépide grimpeur aux arbres et grimpeur dans la tour de guet, à la fin du roman. Citons M. Ferland : « Pour ces fils de familles déportées, cette aventure était d’abord une façon de gagner d’importants revenus. Les Acadiens avaient peu de capital pour aider leurs enfants à s’établir. 

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Rubrique no 11

 Rubrique no 11 : Le tonnelier Daniel Garceau

PARLONS TONNELLERIE

Au musée Pointe-à-Callières, Montréal.

La troisième partie de mon roman concerne le parcours de la grande famille Garceau. Rappelons qu’ils arrivent, été 1767, au quai de Yamachiche en même temps que plusieurs autres familles acadiennes pour venir s’installer. Le seigneur Pierre Lesieur/Duchesne ayant promis des concessions de terre à ces nouveaux migrants.

En consultant la base de données Parchemin « Données notariales du Québec ancien 1626-1799 », je me suis renseignée sur le mariage d’un fils de Daniel nommé Jean/Jean-Baptiste. Je découvre alors, devenant totalement fébrile, que le notaire Leroy a inscrit Daniel Garceau, tonnelier. Voilà donc un fait des plus intéressants pour une romancière. Tonnelier, un beau métier, noble, qui me transporte déjà dans un atelier rempli de lattes de bois dont je sens la splendide odeur du bois frais coupé. Ben oui, mon imagination s’emballe facilement ! Il n’en fallait pas plus pour que je consulte diverses sources pour en apprendre sur la fabrication des tonneaux et barriques. Ah, exploratrice que je suis !

 Je sais, celui-ci n’est pas un tonneau, mais c’était au même musée.

J’aimerais vous ramener dans ce passé des années 1760 et plus. Quelle était l’importance des tonneaux de bois ? Cruciale mes amis, cruciale ! Les tonneaux et barils sont alors indispensables, nécessaires, primordiaux. Dans la vie de tous les jours et particulièrement pour le transport des marchandises. En effet, en ces temps-là, pas de contenants de plastique, ni en aluminium, le verre est terriblement cher, les métaux trop lourds. Les tonneaux doivent, en plus, présenter la caractéristique suivante : être étanches. Ben oui, pensez-y, le transport des liquides, du sel fin, des céréales fines se faisaient tous dans des barils hermétiques. Et c’est ici que nous nous penchons sur l’art de la fabrication des tonneaux. Ma grande référence fut le livre suivant : « Les tonneliers du Québec » par Eileen Reid Marcil, chez mon propre éditeur, Les Éditions GID. 

Résumons en mots choisis la tonnellerie : C’est la fabrication de tonneaux ou futailles qui se fait à partir de lattes de bois maintenues par un cerclage.

Pas besoin d’être un génie pour deviner que la première étape consiste à tailler des lattes de bois qui sont appelées des douelles. Autrefois, on privilégiait le chêne blanc, facilement disponible, dans ce temps-là. Je passe vite mais cette taille est fort précise, car les douelles ne sont pas d’épaisseur égale. Après, voyons ci-dessous, on assemble. Ici c’est Pascal Plamondon, un tonnelier de l’Estrie, qui pose les lattes sur un cercle de métal.

D’autres cercles seront posés. Une étape importante consiste à, tenez-vous bien, à chauffer l’intérieur du baril afin de pouvoir plier les lattes et introduire le dernier cercle. 

Beaucoup d’autres étapes suivent, mais restons brève. Évidemment, il faudra poser le couvercle et le fond du baril. Introduire un robinet si nécessaire.

 

Voici un lien : un article sur Pascal Plamondon. Il semble qu’il ne soit plus en opération dans son atelier. https://www.toutsurlevin.ca/profession-tonnelier-au-quebec/

Et si on revenait à mon cher Daniel Garceau, nouveau Yamachichois et tonnelier de son métier. On les appelait aussi charpentier de tonneaux. Dans cette époque avant 1800, les barils étaient cerclés de « gaules » en bois, d’un bois pliable après trempage dans l’eau. Tout comme les raquettes faites de bois dit mou qui se plie une fois humidifié. Pourquoi ne pas utiliser des cercles en métal ? Parce que les métaux travaillés en forge était rares, chers et moins disponibles. Par contre, comme Yamachiche est assez proche, par les chemins du haut, des Forges du Saint-Maurice, qui opéraient dans ces années-là, il est possible que Garceau ait eu accès à des cercles de métal. Autre considération : les tonneaux étaient principalement utilisés pour le transport des marchandises, sur les bateaux. Si vous aviez marché sur les grands trottoirs des quais, vous auriez aperçu de grand amoncellement de barils, empilés les uns sur les autres. Les débardeurs « roulaient » les barils sur le côté, ce qui usait et même brisait les cercles de bois.

 Voici deux barillets cerclés de bois :

C’est pourquoi, il est dit que les tonneliers avaient beaucoup de travail puisque l’essentiel de leur occupation consistait à RÉPARER les tonneaux. D’ailleurs, la majorité de leurs ateliers se situaient à proximité des ports. C’est pourquoi, dans mon roman, j’envoie Daniel à Pointe-du-Lac, pour y travailler sur les rives du lac Saint-pierre. N’oublions pas que, depuis toujours, le vin et la bière requiert aussi des barils, barillets et futs pour leur entreposage et leur vieillissement. Voilà pourquoi il y a de nombreux tonneliers en Bourgogne, par exemple.

Enfin, j’ajouterais quelques hypothèses : on se souvient que Daniel habitait Annapolis, il est donc possible qu’il ait travaillé aux quais de cette ville, apprenant ainsi le métier de tonnelier. Il est aussi possible qu’il ait appris cette fabrication durant ses 10-12 ans d’exil à Staten Island, proche de New-York; cette île devait servir comme port pour recevoir toutes les marchandises de cette ville importante.   

Maintenant, je vous place quelques photos, prises en voyage, pour vous indiquer que je suis restée passionnée par les futs de toutes les tailles et de toutes les sortes.

 Ontario, Prince Édouard County, belle région de vignobles.

 

Ci-dessous : vieilles barriques encore utilisées, à Zeyssolff en Alsace, un vignoble créé en 1778.

         

 

Voilà comment l’écriture d’un roman permet de me renseigner sur plein de sujets. Résultat : deux cahiers remplis de notes diverses.